LE BILLET DE PATRICK MARTIN - La page de l'élection est tournée, revenons à la vraie vie !
Comme je le confiais mardi dans les colonnes des Echos, il est urgent de recentrer les débats sur la véritable priorité, la condition essentielle d'une France unie, apaisée, prospère : la réussite des entreprises !
Avant même l'annonce de la dissolution, le contexte économique était fragile. L'incertitude provoquée par la situation politique n'a rien arrangé.
A l'attentisme prévisible causé par cette période de flottement - traduit notamment par un freinage des décisions d'investissement déjà en baisse de près de 2% depuis le début de l'année - s'ajoute une dégradation de la situation économique. Les défaillances d'entreprises sont en hausse, particulièrement du côté des ETI qui connaissent une explosion de 91% sur un an. La situation du commerce extérieur poursuit sa dégradation tout comme l'effondrement du marché de l'immobilier et les destructions d'emplois qui en résultent.
Dans le même temps, le monde ne s'arrête pas de tourner ! Nos concurrents internationaux aiguisent leurs ambitions et regardent avec délectation les atermoiements auxquels nous sommes en proie. Alors que nous sommes à l'arrêt, eux avancent à vitesse grand V, en engageant des investissements d'avenir et en réindustrialisant leur économie, creusant un peu plus l'écart qui nous sépare. Mais le pire n'est jamais certain !
C'est pourquoi, maintenant que nos concitoyens se sont exprimés, que la page des législatives est tournée, nous n'avons plus une seconde à perdre ! Nous devons garantir aux entreprises de France les prérequis dont elles ont crucialement besoin pour affronter la concurrence internationale qui fait peser sur notre économique le risque d'un déclassement, pour générer une croissance responsable aux fruits partagés, pour relever la double transition écologique et numérique. En somme, faire réussir la France !
Ces prérequis dont elles ont besoin, ceux qui guident inlassablement l'action du MEDEF au service de ses 200 000 adhérents ce sont la stabilité, la visibilité, la lisibilité, et l'impérative compétitivité.
Or ces mots sont cruellement absents des débats alors que dans une semaine débutera une nouvelle législature. Plus grave encore, les mesures qui inondent le débat public - en provenance essentiellement du Nouveau front populaire et donc sous la griffe de LFI - vont tout bonnement à l'encontre de la réalité économique et de ces impératifs.
Que ce soit sur les retraites, le SMIC à 1600€, l'ISF, rien ne répond aux priorités des entreprises, et au contraire, tout vise à les pénaliser, et par la même à compromettre leur capacité à contribuer à l'intérêt général ! Fondre sur les entreprises, compromettre leurs résultats économiques, c'est la meilleure façon d'obérer la prospérité de la France.
C'est pourquoi à la veille de l'ouverture de cette nouvelle législature, le MEDEF n'aura de cesse de remettre au centre de tous les débats les priorités des entreprises.
Nous martèlerons sans répit qu'il ne pourra y avoir de plein emploi sans entreprises qui recrutent. Il ne pourra y avoir de hausse du pouvoir d'achat, principale préoccupation des Français, de partage de la valeur, si celle-ci n'est pas générée. Au même titre qu'il ne pourra y avoir de transitions écologiques et numériques réussies, sans entreprises en mesure de pouvoir investir massivement.
Nous nous battrons pour que les entreprises occupent la place qui est la leur, celle de premières contributrices à la réussite de la France.
Notre REF des 26 et 27 aout prochains s'inscrira donc dans un contexte bien particulier. Elle doit être plus que jamais l'occasion pour nous tous, pour notre MEDEF, de démontrer combien nous sommes nombreux, puissants et solidaires pour faire face à tous les défis et pour démontrer, à travers un message très déterminé, notre volonté de peser positivement sur les évènements.
Avec l'esprit militant que nous avons réaffirmé lors de notre Convention d'Angers, je compte sur votre présence à tous à Longchamp !