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Annuaire 2020 - Discours de la présidente

    Soirée de remise de l’Annuaire 2020

    03 décembre 2019

    Intervention Sandrine FLEURY, présidente du MEDEF Touraine

     

    Mesdames, Messieurs, chers collègues, chers amis,

    Je suis très heureuse de vous retrouver ce soir.  Je suis toujours agréablement surprise et fière que notre évènement rassemble autant de monde. Nous sommes plus de 300 personnes. Bravo à vous !

     

    Il y a un an, lors de notre dernière soirée de remise de l’Annuaire, je commençais mes propos en vous parlant du mouvement des « gilets jaunes » et des répercussions économiques et financières subies par de nombreuses  entreprises tourangelles. Commerces de proximité et grande distribution étaient en première ligne.

    Les annonces de nouveaux mouvements sociaux, à partir du 5 décembre, sont préoccupantes. Une mobilisation générale semble se dessiner. 

    Permettez-moi de partager avec vous ce soir mes craintes quant aux prochains jours. La libre circulation des personnes et des biens sur le territoire pourrait être, à nouveau, entravée. Retards de collaborateurs, rendez-vous décalés, décisions reportées, commandes différées, autant de dysfonctionnements que nous savons gérer ponctuellement mais que nous ne pourrons pas appréhender sur des périodes trop longues.

    Nous respectons l’exercice du droit de grève, notre droit à travailler doit, lui aussi, être respecté

    Nous savons tous que des inquiétudes ressenties ont pour conséquence de générer une forme d’attentisme et impactent directement l’activité de nos entreprises.

    Il serait dommageable que l’activité de fin d’année de nos entreprises soit, une fois encore, pénalisée par ces mouvements.

    Je ne manquerai pas de saisir Madame la Préfète d’Indre-et-Loire sur ces conséquences néfastes si le Mouvement devait durer.

     

    Alors que la croissance est partout atone dans les autres pays d’Europe, la France tire son épingle du jeu avec environ + 1,3 % prévu pour 2019.

    Cette croissance positive est la résultante de plusieurs facteurs et notamment des mesures prises en faveur des entreprises voici 3 à 4 ans, notamment le CICE. L’effet retard de ces mesures est logique et la baisse des charges a permis l’augmentation des marges.

     

    Beaucoup de gens ont pu reprocher au Medef, sous la présidence de Pierre Gattaz, le non-respect de l’engagement pris dans la création des 1 million d’emplois (le fameux pin’s). Il me semble important de vous rappeler ce soir, qu’il faut du temps avant  de pouvoir mesurer les effets bénéfiques d’une loi, ce qui a été le cas avec le CICE.  L’objectif de création du million d’emplois sera atteint dans les prochaines semaines puis certainement dépassé si le climat social ne se dégrade pas en France.

    Les entreprises privées ont contribué à donner du pouvoir d’achat aux salariés. Cette année, elles auront versé 19 milliards de pouvoir d’achat supplémentaire, partagé entre les augmentations de salaires (+ 1,8 % en moyenne alors que l’inflation n’est que de 0,7 %), la fameuse prime exceptionnelle et les intéressements divers.

    C’est pourquoi nous insistons auprès du Gouvernement pour dire que la meilleure façon d’aider les ménages, c’est d’abord d’aider les entreprises et non de distinguer les 2.

    Ceci étant, la France ne pourra pas rester un îlot à part car l’environnement économique et commercial européen et mondial est complexe et en régression, parce que le contexte géopolitique est très compliqué.

    Selon notre dernière enquête d’activité réalisée il y a quelques semaines auprès de vous. J’en profite pour vous rappeler qu’il est important que vous preniez qq min lorsque nous vous sollicitons afin de répondre à ces enquêtes. Je vous en remercie. Nous pouvons constater que l’économie tourangelle reste relativement résiliente même si, comme toujours, il faut nuancer selon les secteurs d’activité.

    • Une inflexion récente de l’activité dans le secteur industriel avec un ralentissement dans les commandes tant du marché intérieur que de l’étranger. A cela, ajoutons une érosion de plus en plus marquée du tissu industriel tourangeau avec des fermetures d’entreprises sans aucune compensation par de nouvelles arrivées sur le territoire.

     

    • Le Bâtiment va plutôt mieux en termes d’activité mais s’inquiète de ses marges en constante régression. En outre, le secteur se désole des mesures successives prises par le Gouvernement qui l’impactent fortement et ne comprend pas cet acharnement sur une activité à forte intensité de main d’œuvre, et qui doit répondre à un fort besoin de logements non pourvus.

     

    • Les travaux publics, après avoir repris le chemin d’une activité plus soutenue, s’inquiètent de l’arrivée des élections municipales qui, comme chaque fois, ont une influence sur le ralentissement des prises de décision d’investissement et créent un trou d’air dans l’activité.

     

    • Les métiers de l’hôtellerie et de la restauration ont plutôt bénéficié d’une bonne saison touristique mais sont catastrophés par la pénurie de personnel auxquels ils doivent faire face. Je reviendrai sur ce sujet à la fin de mes propos.

     

    • La grande distribution et le commerce en général restent fortement impactés par la puissance grandissante du e-commerce et des nouveaux canaux de distribution. Sans parler des mouvements sociaux.

     

    • Enfin les services, sont plutôt sur une phase de ralentissement plus ou moins marquée selon les types d’activité et les différents secteurs avec lesquels ils travaillent.

     

     

    Le mouvement des gilets jaunes était la résultante d’une défiance du monde politique, pas des entreprises.

    Le climat social en entreprise n’a jamais été aussi favorable. On voit bien des endroits de tension très forts dans le pays, à la RATP, SNCF, dans les hôpitaux, des endroits où la responsabilité de l’Etat employeur est engagée.

    Le projet de réforme des retraites est à l’origine du mouvement annoncé le 5 décembre prochain et semble cristalliser les tensions, avec la perception d’une certaine fébrilité du gouvernement sur ce sujet.

    J’avais déjà évoqué ce sujet  lors de notre dernière AG. Il est important d’expliquer que cette réforme est indispensable sans laquelle nous allons droit dans le mur. En 2025, c’est-à-dire dans 6 ans, il manquera au moins 10 milliards d’euros.

    La politique de l’autruche ne fonctionne pas.

    En tant qu’employeurs, citoyens, nous devons nous assurer de la pérennisation financière du système de retraite.

    En tant que parents, nous sommes responsables de l’avenir de nos enfants, et de la solidarité inter-générationnelle .

    Les statistiques démographiques sont très claires : avec aujourd’hui un ratio cotisant/retraité  de 1.70 et une durée moyenne à la retraite de 27 ans, il y a une réforme à faire. A mener énergiquement, jusqu’au bout, en prenant d’abord  en compte l’équilibre budgétaire.

    Jean-Paul Delevoye a réouvert la discussion sur les délais de mise en œuvre de la réforme. Le gouvernement travaille sur plusieurs scénarios alternatifs à une entrée en vigueur à partir de la génération 1963. Envisager une entrée à plusieurs vitesses serait une erreur qui aurait pour conséquence une très longue période de transition.

    Nous avons besoin d’une réforme équilibrée financièrement, lisible et équitable pour tous les Français quel que soit leur statut.

     

     

    Nous demandons à entrer dans la réforme à la même vitesse, quel que soit le moment choisi. Il serait inacceptable que les salariés du privé qui, eux, ont déjà un régime à points, un régime équilibré, rentrent en premier, et qu’un certain nombre d’autres régimes, parce que c’est plus compliqué, parce qu’ils n’ont pas fait les économies nécessaires, rentrent plus tard. 

    L’ambition de conserver un système par répartition marque un fort attachement collectif à la solidarité.

    Le Premier ministre a rappelé la nécessité de travailler plus longtemps pour corriger le déséquilibre entre actifs et retraités. Pour le Medef, la prise en compte de l’âge de départ à la retraite est indispensable pour assurer la stabilité du système et restaurer la confiance entre les générations.

    Dans un esprit de responsabilité, les entreprises continueront à se mobiliser pour favoriser l’emploi des seniors.

    L’augmentation des cotisations et la diminution des pensions étant impensables, seul le paramètre de l’âge reste envisageable.

     

     

    Un 2eme sujet important concernant tant nos salariés que nos entreprises devrait également pointer son nez avant la fin de l’été 2020 : il s’agit des services de santé au travail.

    La Touraine s’est mise en ordre de marche en fusionnant les deux services de santé interprofessionnels à la rentrée  de septembre 2019. Ainsi, demeure seule l’ASPT 37, dont  nous jouxtons les locaux ce soir mais par pur hasard.

    Enfin, le  nouveau Conseil d’Administration de l’APST37 vient d’être recomposé depuis quelques jours.

    Je remercie chaleureusement Didier DESASSIS, qui a pris la présidence de cette association ainsi que ses 6 autres collègues représentants du Medef Touraine au sein de ce CA et de la commission de contrôle. De nombreux chantiers sont à ouvrir et à traiter :

    • Composer le nouvel organigramme de l’association de demain
    • Maitriser les couts de fonctionnement. La politique des tarifs facturés aux entreprises ne doit plus s’établir à partir des charges de fonctionnement mais inversement.
    •  Il est nécessaire de développer les missions de prévention.
    • Les  entreprises pourraient obtenir des indicateurs permettant de se mesurer à des entreprises de tailles et de secteurs similaires.
    • Il est indispensable que le service de proximité soit conservé et développé.
    • Il sera nécessaire d’être prêt lorsque la réforme interviendra.

    Bref, vous constatez que les sujets sont nombreux et croyez bien que le MEDEF Touraine s’y implique fortement, en collaboration avec les autres organisations d’employeurs.

     

    Autre sujet qui nous tient particulièrement à cœur : les impôts de production. Depuis quelques semaines, il semblerait que Bruno Le Maire  souhaite s’emparer de ce  chantier. Enfin ! dirai-je. Ces derniers pèsent 72 milliards. C’est deux fois plus que la moyenne de la zone euro.

    Une étude KPMG réalisée pour le compte du Medef affirme en effet que les cotisations sociales et les impôts de production plombent les entreprises. Démontrant que le bénéfice d’une société française est divisé par deux par rapport à ce qu’il serait en Hollande ou en Allemagne, l’étude dénonce notamment les impôts de production qui alourdissent les coûts des entreprises avant même qu’elles réalisent un euro de bénéfice.

    Ces impôts, qui représentent plus de 3 % du PIB, contre 1,6 % en moyenne ailleurs, pénalisent les marges des entreprises françaises, les rendent moins compétitives.

     

    Les impôts de production sont un véritable sujet dont il faut se saisir au cours de la campagne des municipales. Notre groupe de travail « Relations avec les élus » s’y implique avec beaucoup d’énergie.

    Durant cette campagne, nos entreprises doivent faire valoir les principaux sujets qui nous concernent particulièrement et qui bénéficient à l’emploi, à l’attractivité du territoire, etc….

    • Transition énergétique
    • Réindustrialisation de la Touraine
    • Fiscalité locale
    • Mobilités, infrastructures (aéroport notamment)
    • Réseaux internet et téléphonie mobile

    Nous devons travailler de concert. Les projets et décisions des élus impactent nos entreprises.

     

    Geoffroy ROUX de BEZIEUX le soulignait lors de la dernière Rencontre des Entrepreneurs de France (la REF) : « le monde se transforme à une vitesse vertigineuse et il nous faut aujourd’hui bousculer tous nos modèles pour préparer l’avenir. Aussi, chercherons-nous à démontrer, qu’ensemble, le monde politique, la société civile et la communauté des chefs d’entreprise peuvent trouver des solutions pour répondre aux nombreux défis du nouveau monde.

    L’idée libérale est aujourd’hui mise à mal. Les attaques à son encontre sont nombreuses : inégalités, guerre froide économique, Brexit, tentation du protectionnisme ou encore changement climatique.

     

    Face à ces mutations qui traversent notre société, personne n’est plus légitime que les entrepreneurs pour faire face au changement. Parce que l’agilité et la réactivité sont notre quotidien. Parce que le changement est dans notre ADN. Nous devons fièrement assumer notre rôle de dépositaires d’une partie du bien commun.

    Face à ces impératifs de changement, il était indispensable que l’organisation qui représente les entreprises montre l’exemple et évolue. Et elle l’a fait.

    Nous les avons résumées par une raison d’être : agir ensemble pour une croissance responsable. »

    Le Medef n’est pas seulement un Medef de combat, c’est important, il est aussi et surtout un Medef de propositions. Au niveau national, régional et départemental nous prenons part aux grands débats qui animent notre société en affirmant notre rôle d’apporteur de solutions.

     

    Je me permets de revenir sur le sujet de l’emploi.

     Comme je vous l’avais dit, malheureusement notre dernière enquête montre que ces difficultés restent pérennes.

    Dans ce domaine de l’emploi, pas un secteur n’est épargné

    Des solutions sont certainement également à trouver, imaginer, essayer au sujet des difficultés constantes que nous rencontrons en matière de recrutement

    Si les causes sont multiples, elles restent assez difficilement identifiables pour pouvoir agir efficacement pour les solutionner. Les chefs d’entreprises n’ont pas pour habitude de baisser les bras quand ils rencontrent des difficultés. Ils doivent également être acteurs sur ce sujet.

    Lors de notre dernière AG, j’avais indiqué que ce serait un axe prioritaire de mon programme.

    Le MEDEF Touraine a mis en place différentes actions pour mieux identifier les difficultés de recrutement  et, sinon les résoudre totalement, vous permettre d’y faire face. Ainsi en est-il de la mise en place de nos clubs compétences, destinés à vous permettre d’identifier vos besoins en compétences, d’échanger  sur vos bonnes pratiques mais aussi vous accompagner dans votre stratégie RH avec des financements adaptés.

     C’est également l’organisation d’une rencontre consacrée à l’identification des difficultés de recrutement et aux solutions innovantes apportées par certains.

    Enfin, la soirée de remise de cet annuaire présentant le sujet des compétences clés à détenir dans l’entreprise pour assurer sa performance économique et prévoir ses futurs recrutements.

    Notre intervenant de ce soir, Pascal Moulette, vous parlera de  la gestion des compétences clés de votre entreprise.

    Avant de l’accueillir, je voudrais partager avec vous des échanges que j’ai pu avoir, il y a très peu de temps avec de jeunes étudiants.

    Lors d’une soirée organisée par le groupe de travail « vie de l’entreprise » sur le thème recrutement qui doit séduire qui ?, des étudiants étaient conviés afin de participer. J’ai eu l’occasion de discuter avec certains d’entre eux. Je souhaite partager avec vous ce soir certains échanges marquants :

    • Quand ils évoquent leurs souhaits professionnels, ils ne parlent plus de métiers mais d’appétences pour des compétences.
    • Exercer le même métier pendant toute une carrière professionnelle, non merci.
    • Ils ne connaissent pas ou mal les métiers qu’il est possible d’exercer dans nos entreprises tourangelles
    • Ils connaissent mal le monde de l’entreprise   (uniquement sous la lorgnette de l’éducation nationale ou des parents). Parfois nous leur faisons peur et  semblons inaccessibles

     

    • Pierre Louis, étudiant à Ste Marguerite m’a demandé quand aurait lieu la prochaine réunion sous ce format échanges jeunes, profs, chefs d’entreprises.

     

    Pierre-Louis JANOT du lycée Sainte Marguerite et Mathilde FOUQUERAY de l’IUT sont, à mon invitation, parmi nous ce soir. Echangez avec eux ainsi que notre jeune stagiaire de l’ESCEM, Marine MARCHEGUET,pendant le cocktail qui suivra. Vous serez agréablement surpris par leurs propos.

    Mesdames, Messieurs, chers collègues, on attend quoi pour solliciter ces rencontres et ouvrir nos entreprises à ces jeunes qui sont demandeurs ?

     

    Ce sera le thème de notre prochaine édition de Touraine Terre de réussite qui aura lieu en octobre 2020.

    Celle-ci visera à mieux faire connaitre l’ensemble de nos secteurs d’activité et la diversité de nos métiers aux jeunes mais aussi à leurs familles. Outre un après-midi dédié à ce délicat sujet du recrutement et de l’attractivité des métiers, nous souhaitons que le plus grand nombre d’entreprises du département ouvrent leurs portes en octobre 2020. Qu’il s’agisse d’Industrie, Service, Négoce, BTP, Professions Libérales, Agriculture et quelle que soit la taille des entreprises, nous devons être attractifs et faire découvrir la réalité de nos activités.

    Ainsi, il est important que les entreprises tourangelles, et pas uniquement celles adhérentes du Medef Touraine, ouvrent leurs portes sur l’ensemble du territoire afin de faire connaitre toutes les activités et métiers qu’il est possible d’exercer. Le site internet Touraine Terre de réussite permettra de recenser les entreprises participantes. Les jeunes, familles, profs pourront également s’inscrire sur ce site. Nous vous avons interrogés par sondage à ce titre voici quelques semaines. Vous pouvez répondre également à l’aide du questionnaire que nous vous avons transmis ce soir et que vous nous remettrez.

    Ce projet est important et ambitieux pour notre Medef Touraine, il mobilise un nombre important de chefs d’entreprises bénévoles prêts à consacrer de leur temps pour mener à bien cette édition :

    Comité de Pilotage animé par Ligaya MORLAND, administratrice du MT

    Les membres du Groupe de travail écoles entreprises

    Les membres du Groupe de travail relation avec les élus

    Une Task force composée d’administrateurs et dédiée aux portes ouvertes de vos entreprises

    Les ambassadeurs du MT,

    Des présences au salon de l’orientation des 17 et 18 janvier prochains puis à « la nuit de l’orientation » organisée par la CCI Touraine seront réalisées par des bénévoles.

     Une mobilisation générale est donc nécessaire et nous aurons besoin de vous !

     

    Enfin, je vous donne rendez-vous dès à présent le jeudi 18 juin 2020 où nous accueillerons Geoffroy ROUX de BEZIEUX pour notre Assemblée Générale qui sera précédée d’une forme originale et ludique de notre partie statutaire pour mieux vous séduire et impliquer.

    Je vous remercie et compte sur vous Tous !