Économie

Projections de croissance baissières et teintées d’incertitudes selon la Commission

Actu-Eco : La Commission européenne a publié ses prévisions d’hiver : Après avoir ralenti en 2018 (+1,9% après +2,4% en 2017), du fait notamment du « fléchissement du commerce mondial », « d’incertitudes en matière de politique budgétaire », de montée de « tensions sociales » et « des arrêts de production sans le secteur automobile », le PIB de la zone euro continuerait de marquer le pas en 2019 avec une croissance attendue de +1,3% en 2019 (révision de -0,6 point par rapport aux projections d’automne). Celui de l’Union européenne (à 28) ralentirait également à +1,5% (contre +1,9% en 2018).

La croissance allemande a fléchi en 2018 (+1,5% après +2,2% en 2017), en raison d’une hausse modérée de la consommation privée alors même que l’emploi a atteint des records et que les salaires ont progressé. En 2019, le ralentissement devrait se poursuivre (+1,1%, soit -0,7 point par rapport à la projection d’automne) dans un contexte de tensions commerciales et de ralentissement de la croissance mondiale, de nature à contraindre les exportations allemandes : les derniers indicateurs avancés (enquêtes auprès des directeurs d’achat) indiquent des carnets de commandes en baisse et un assombrissement des perspectives d’exportations.

Après une année 2017 exceptionnelle (+2,2%), la croissance du PIB français a ralenti en 2018 pour s’établir à +1,5%. En 2019, malgré une de hausse de pouvoir d’achat à attendre du fait de mesures fiscales et d’une baisse de l’inflation, la consommation privée resterait limitée, les ménages préférant se constituer une épargne de précaution (voir Actu-Eco 342). Il en résulterait une croissance du PIB amoindrie (+1,3%, soit -0,3 point par rapport à la projection d’automne).

Dans le prolongement de 2018, l’économie italienne continuerait de ralentir en 2019 pour enregistrer le plus faible taux de croissance d’Europe (+0,2%, soit -1,0 point par rapport à la projection d’automne). Ce ralentissement s’expliquerait en partie par celui des échanges mondiaux ainsi que par la baisse de l’investissement dans un contexte politique fragile.

Dans son communiqué, la Commission indique « qu’un niveau élevé d’incertitude pèse sur les perspectives économiques, les projections étant entourées d’aléas baissiers ».

Enfin, la Commission inscrit pour 2019 une prévision d’inflation inférieure à celle d’automne dernier (+1,4% contre +1,8%). Cette révision baissière fait écho à celle portant sur les projections de croissance… et éloigne la BCE de sa cible.

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